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Salon de la poésie de Valbonne Sophia Antipolis 10 et 11 juillet 2021

Le premier salon de la Poésie de Valbonne sera organisé par Alexia Aubert. Lors de cette première édition, Gilles Bontoux présentera son roman « Absinthe », bio-fiction écrite sur la relation entre Verlaine et Rimbaud. L’auteur débutera sa conférence le samedi 10 juillet 2021 à 16h, sur le thème « Une saison chez Rimbaud » pour essayer de voir avec le public les relations intimes entre le texte « Une Saison en Enfer » et la vie de Rimbaud.

Conférence-débat « Verlaine et Rimbaud » par Gilles Bontoux

L'écrivain Gilles Bontoux sera lundi 13 septembre 2021 à la bibliothèque de Fontaines-de-Vaucluse à 14h30 pour y parler de Rimbaud et Verlaine à travers son roman Absinthe et y présenter ses autres livres.

Arthur RIMBAUD

1854 – 1891

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
 

L’Idole, Sonnet du Trou du Cul

Un poème composé par Paul Verlaine et Arthur Rimbaud en octobre 1871

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu’au coeur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s’aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s’aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C’est l’olive pâmée, et la flûte caline,
C’est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !

Un poème de Verlaine sur Rimbaud (1873)

Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses :
De cette façon nous serons bien heureuses
Et si notre vie a des instants moroses,
Du moins nous serons, n’est-ce pas ? deux pleureuses.

Ô que nous mêlions, âmes sœurs que nous sommes,
A nos vœux confus la douceur puérile
De cheminer loin des femmes et des hommes,
Dans le frais oubli de ce qui nous exile !

Soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles
Éprises de rien et de tout étonnées
Qui s’en vont pâlir sous les chastes charmilles
Sans même savoir qu’elles sont pardonnées.

Ce poème sans titre de Verlaine a été écrit en 1873, alors qu’il avait fui sa femme en compagnie de Rimbaud, et fait partie du recueil Romances sans paroles

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